Typologie de contenus: Actualité

Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe, les deux premières prisons de haute sécurité

Publié le 07 mars 2025

Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe deviennent les premières prisons de haute sécurité. Les narcotrafiquants les plus dangereux y seront affectés respectivement à partir du 31 juillet puis de la mi-octobre 2025. Ces établissements conçus pour être inviolables imposeront un nouveau régime carcéral très strict inspiré du modèle anti-mafia italien.

Photo d'un long couloir blanc, propre et neuf, avec des fenêtres au plafond. Au premier plan, on aperçoit un surveillant pénitentiaire dans l'ombre
Dans le centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe

Temps de lecture :

2 minutes

Le 6 mars 2025, Gérald Darmanin, ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice, a annoncé que Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et Condé-sur-Sarthe (Orne) seraient les premières prisons de haute sécurité. Elles regrouperont les 200 plus gros narcotrafiquants, dans des conditions de détention très strictes visant à les couper du monde extérieur. Cette décision intervient conformément aux orientations données par le ministre le 23 janvier 2025, dans le cadre du renforcement de la lutte contre le narcotrafic.

La prison de Vendin-le-Vieil sera opérationnelle à partir du 31 juillet 2025. Les premiers transferts de détenus sont prévus en mai-juin. De son côté, la prison de Condé-sur-Sarthe accueillera les détenus à la mi-octobre. Le temps de réaliser des travaux nécessaires pour "rendre tout à fait hermétiques les deux établissements, renforcer les moyens, y mettre un certain nombre de personnels supplémentaires", a indiqué le ministre.

L’ouverture d'autres établissements de ce type est prévue. Le service national du renseignement pénitentiaire évalue actuellement de 600 à 700 le nombre de personnes détenues qu’il faudrait isoler.

Un régime carcéral sur le modèle italien

Le régime carcéral de ces prisons de haute sécurité est basé sur le modèle italien et de ses lois antimafia. Ces prisons seront conçues pour être totalement étanches pour couper les narco-criminels du monde extérieur.

Les ailes de détention ne comprendront que quatre à cinq détenus afin de limiter au maximum les contacts lors des promenades. Tous les mouvements seront contrôlés par plusieurs agents simultanément pour éviter les risques de corruption.

Ce nouveau régime carcéral strict comprendra la généralisation de la visioconférence pour éviter les sorties, sauf avis contraire exprimé par le magistrat. Il inclut également la fouille systématique après les parloirs, qui ne se feront que par hygiaphone. La suppression de l’accès aux unités de vie familiale fera aussi partie de ce régime.

Les détenus ne seront plus en mesure de téléphoner 24 heures sur 24 avec des téléphones fixes. Ils ne pourront plus communiquer que trois fois deux heures par semaine.

Nouveau critère de dangerosité

Les détenus incarcérés dans ces prisons de haute sécurité seront choisis selon leur dangerosité et non selon leur statut devant la justice. Celle-ci sera évaluée par les services enquêteurs, les magistrats et l'administration pénitentiaire.

Le critère de dangerosité inclut la capacité des détenus à commanditer des assassinats, à corrompre, à menacer, à diriger leurs trafics depuis leur cellule. C’est ce critère qui motivera leur détention dans ce nouveau régime carcéral exceptionnel, qui sera soumis au contrôle du juge administratif.


Lire aussi