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Les équipes régionales d’intervention et de sécurité ont 20 ans

Publié le 26 septembre 2023

Connaissez-vous les équipes régionales d’intervention et de sécurité aussi appelées ÉRIS ? Créées en 2003 pour rétablir l’ordre et la sécurité lors de crise dans les établissements pénitentiaires, ces équipes de surveillants pénitentiaires spécialisés et hautement qualifiés forment le corps d’élite de la sécurité pénitentiaire. 

Groupe de quatre hommes exerçant le métier de surveillant pénitentiaire dans une équipes régionales d’intervention et de sécurité. Ils sont vêtus d’un uniforme de couleur sombre. Ils portent une cagoule qui cache leur visage.
Des surveillants ÉRIS pendant un exercice d’intervention.

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L’année 2023 marque le 20e anniversaire de la création des équipes régionales d’intervention et de sécurité (ÉRIS). Les ÉRIS forment le corps d’élite de la sécurité pénitentiaire, à l’instar du RAID ou du GIGN. 

Elles interviennent dans les établissements pénitentiaires en cas de crise grave et elles assurent aussi des missions de sécurisation hors des établissements pénitentiaires, comme lors du procès du 13 novembre 2015, entre septembre 2021 et mai 2022. 

Elles sont aussi mobilisées en renfort de sécurisation de grands évènements sportifs internationaux qui se déroulent en France tels que la Coupe du monde rugby ou les Jeux olympiques et paralympiques 2024. Depuis leur création, elles ont réalisé plus de 30.000 missions dont 2419 en 2022.

Qui sont les personnels des ÉRIS ?

Les ÉRIS sont exclusivement constituées de personnels de surveillance de l’administration pénitentiaire, spécialement recrutés et formés pour faire face aux situations de crise majeure.

Les neuf équipes sont présentes dans chaque direction interrégionale des services pénitentiaires. Trois brigades cynotechniques complètent les effectifs. En 2023, elles comptent 363 agents dans leurs rangs. 

Quelles sont les missions des ÉRIS ?

Les missions principales des ÉRIS sont de :

  • rétablir l'ordre en cas d'incidents collectifs ou individuels de personnes détenues, y compris lors des prises d'otages
  • dissuader et prévenir les incidents dans les établissements pénitentiaires 
  • participer à l'organisation de fouilles sectorielles en assurant la sécurité globale de l'opération
  • intervenir pour récupérer une personne détenue retranchée
  • expertiser et apporter des conseils aux établissements pour prévenir les incidents
  • participer à des actions de formation des personnels exerçant en établissement pénitentiaire ou en équipe de sécurité pénitentiaire (ESP)
  • participer à des échanges d'expertise technique avec d'autres forces de sécurité publique françaises ou étrangères.

Les équipes ÉRIS assurent aussi des missions secondaires comprenant :

  • le transfert de personnes détenues signalées violentes ou sensibles vers un autre établissement pénitentiaire, en renfort d'escorte ou en escorte principale
  • l'extraction des personnes détenues signalées violentes ou sensibles, en renfort d'escorte ou en escorte principale
  • soutenir les établissements lors de missions de sécurité sur le périmètre du domaine pénitentiaire et ses abords.

Quand et comment interviennent les ÉRIS ?

Lorsqu’une situation de crise (incident individuel ou collectif) survient dans l’un de ses établissements, l'administration pénitentiaire dispose de trois niveaux d'intervention : 

  • premier niveau : intervention des personnels de surveillance exerçant leurs missions en établissement pénitentiaire
  • deuxième niveau : intervention des personnels de surveillance des équipes de sécurité pénitentiaire (ESP)
  • troisième niveau :  intervention des personnels de surveillance des équipes régionales d'intervention et de sécurité (ÉRIS).

L'engagement de chaque niveau dépend du degré d'intensité de l'incident. C’est au sein de cette organisation de la sécurité pénitentiaire que les ÉRIS interviennent, seules ou en complément d’autres équipes de la sécurité pénitentiaire. Les ÉRIS sont systématiquement déclenchées en cas de prise d'otage, de refus collectif de réintégrer ou de nécessité d'intervention sur un point haut.

En cas de troubles graves, les ÉRIS sont mobilisables pour renforcer la sécurité des établissements pénitentiaires. Un système d’astreinte permet de mobiliser des effectifs 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour rétablir et maintenir l’ordre. 

Qui décide de faire intervenir des ÉRIS ?

La décision de faire intervenir des personnels ÉRIS est prise par : 

  • les directions interrégionales quand la mission dure moins de trois jours
  • la section centrale des ÉRIS quand la mission dépasse les trois jours ou nécessite la participation de plusieurs équipes régionales en même temps.

Comment les membres des ÉRIS sont-ils recrutés et formés ?

Pour devenir ÉRIS, il faut être surveillant pénitentiaire et réussir les tests de sélection : épreuves sportives, tests psychologiques et entretien avec un jury. Discipline, disponibilité, esprit d’équipe, sang-froid et une excellente condition physique sont les qualités essentielles pour devenir un agent ÉRIS. 

Les agents retenus suivent une formation d’adaptation de dix semaines se déroulant en partie à l’école nationale d'administration pénitentiaire (Énap) située à Agen (Lot-et-Garonne) et au centre national d’entraînement des forces de gendarmerie en Dordogne, pour y acquérir des compétences en tir, techniques d’intervention, gestion du stress, maintien de l’ordre et escorte de détenus. 
Si leur formation est validée, les candidats rejoignent une base ÉRIS comme stagiaires. À la fin de ce stage d’un an, ils seront habilités définitivement par une commission. 

Tout au long de leur carrière, ils sont soumis à une vérification régulière de leurs capacités en sport, en techniques d’intervention et en tir. Ils suivent aussi des formations complémentaires aux techniques de : 

  • franchissement (franchisseur et moniteur de franchissement)
  • négociation (lors de prise d’otage et détenu retranché par exemple)
  • formation à la sécurité pénitentiaire
  • pilotage de drones.

Quel est leur équipement ?

Les ÉRIS portent un uniforme spécifique régi par l'arrêté du 4 janvier 2016 relatif à l'uniforme des membres du personnel de surveillance de l'administration pénitentiaire. Cet uniforme, de couleur bleu-marine, se compose d'un pantalon type treillis et d'une veste portant le sigle des ÉRIS. Pour les interventions de crise, la tenue est complétée d’un casque de protection avec visière, d’un gilet pare-balles et de protections sur les bras et les jambes. Cette tenue d’intervention ne peut en aucun cas être portée par d'autres personnels pénitentiaires. Dans certains cas, les ÉRIS sont autorisées à porter une cagoule. 

Pour assurer les missions qui leur sont confiées, les ÉRIS ont des armes différentes des autres personnels pénitentiaires. 

Les ÉRIS peuvent réaliser des missions en tenue civile lorsque la mission exige la plus grande discrétion : reconstitutions ou des transferts par avion de personnes détenues faisant l’objet d’une surveillance renforcée. 

La déontologie

Comme l'ensemble des personnels de l'administration pénitentiaire, les personnels affectés au sein des ÉRIS doivent en toutes circonstances respecter le code de déontologie. Lors des missions, ils sont garants du respect de la dignité des personnes détenues et s'assurent qu'aucun traitement dégradant ne leur est infligé.

Les ÉRIS en vidéo

Présentation des ÉRIS en vidéo à l'occasion de leurs 20 ans.