Décès de Myriam Ezratty
Publié le 11 septembre 2017
Nicole Belloubet, garde des sceaux, ministre de la justice, a appris avec une grande émotion la mort, jeudi 7 septembre, de Myriam Ezratty, à l’âge de 87 ans ; elle présente à sa famille et à ses proches ses condoléances attristées.
Nommée directrice de l’éducation surveillée en juillet 1981 par Robert Badinter, Myriam Ezratty a marqué cette institution par son attachement aux valeurs de l’ordonnance du 2 février 1945 et son souci de l’éducabilité des mineurs. Membre d’honneur de l’association pour l’histoire de la Protection judiciaire de la jeunesse, elle avait contribué depuis à plusieurs ouvrages traitant de la justice des mineurs, manifestant ainsi son intérêt constant pour l’enfance en difficulté.
Première directrice de l’administration pénitentiaire de 1983 à 1986, Myriam Ezratty, magistrate humaniste aux convictions très affirmées, disait avoir accepté ce poste « pour voir de l’autre côté du miroir », alors que dans ses fonctions précédentes à l’éducation surveillée elle œuvrait à « éviter au maximum l’emprisonnement des mineurs ».
Durant son mandat, elle a mis notamment en œuvre la politique de décloisonnement de la pénitentiaire, dans l’objectif de faciliter la réinsertion des détenus en faisant entrer la culture, l’éducation et la santé en prison ; elle crée ainsi le comité Santé-Justice, préside la commission “Architecture 2000” pour adapter la conception des établissements pénitentiaires à la diversité des profils de détention et lance les premiers espaces de visites familiales et conjugales en 1986, à Mauzac et Val-de-Reuil.
Myriam Ezratty a été la première femme à présider la Cour d’appel de Paris, de 1988 à 1996.