[Archives] Conférence de consensus sur la prévention de la récidive

Publié le 18 septembre 2012

Discours de Madame Christiane Taubira, garde des Sceaux, ministre de la Justice

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UN INTERVENANT

Enjeu majeur de la justice en France, la prévention de la récidive va faire l’objet d’une conférence de consensus. Christiane Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, a installé le Comité d’organisation de cette conférence. Objectif : désigner un jury de membres et préparer les auditions d’experts et de personnalités. La conférence doit permettre de dégager de nouvelles réponses pénales à donner à la récidive.

CHRISTIANE TAUBIRA

La réponse, les réponses que l’on peut apporter à ces émotions légitimes soulevées par les actes spectaculaires de récidive, ces réponses sont bien entendu d’empathie. Elles sont de compassion lorsque les conséquences sont lourdes pour les victimes, mais au titre de la responsabilité politique, elles doivent être plus que cela, elles doivent être anticipatrices. C'est-à-dire qu’elles doivent être professionnelles, elles doivent sortir de la polémique et construire des politiques qui soient inspirées par le pragmatisme, marquées par la rigueur. Des politiques surtout qui choisissent la durée et en se fondant sur des données qui auront été évaluées.

UN INTERVENANT

La conférence de consensus a en effet une approche scientifique. Cette manière de décider, auparavant utilisée dans le milieu médical, est utilisée pour la première fois dans le domaine judiciaire.

NICOLE MAESTRACCI

Nous avons plusieurs objectifs : un objectif de mise à plat des connaissances, comme vous l’avez indiqué, en identifiant à chaque fois la solidité des preuves dont nous disposons, la solidité des preuves scientifiques. Nous avons à faire l’inventaire des bonnes pratiques en s’interrogeant sur les raisons pour lesquelles les bonnes pratiques, qui existent dans de nombreux endroits en France, n’ont pas toujours fait l’objet d’une politique publique, c'est-à-dire comment on fait en sorte de généraliser de bonnes expérimentations, de bonnes pratiques pour en faire les politiques publiques. Et on a à rechercher un consensus à partir de ce qu’on sait avec certitude et aussi un consensus sur ce qu’on ne sait pas aujourd’hui et ce qu’on a besoin de mieux savoir.

UN INTERVENANT

L’installation de ce Comité d’organisation en public a permis aux parlementaires, élus et agents du ministère de la Justice d’exprimer leur avis sur cette nouvelle démarche.

JEAN-PIERRE SUEUR

Bravo pour cette belle initiative. Je veux le dire du fond du coeur parce qu’il est important que des élus, des professionnels, des chercheurs, puissent travailler

sur ces questions difficiles et essayer d’arriver à un consensus qui n’est jamais donné au départ. On espère qu’il y aura un consensus, mais on ne le sait pas.

CATHERINE TASCA

Je pense que la composition de ce comité d’organisation donne toute garantie sur les échanges pluridisciplinaires et ça, c’est déjà une très, très grande chance pour la démarche que vous engagez.

DOMINIQUE RAIMBOURG

C’est un sujet qui nous tient à coeur, qu’effectivement, nous avons participé à des débats qui étaient parfois des débats extrêmement politiciens sur ces questions-là et que, si nous pouvions sortir de ce débat politicien, eh bien, je pense que notre pays y gagnerait beaucoup.

LUDOVIC FOSSEY

Je pense que nous avons tous intérêt, en fait, à ce que ces travaux soient conduits en profondeur et que cela suppose donc qu’ils s’inscrivent dans la durée.

UN INTERVENANT

Les recommandations de la conférence devraient être rendues au Gouvernement et au Parlement début 2013.

Fin.