Bulles en fureur 32e édition : la BD pour développer la lecture et l'expression des jeunes suivis par la Justice

Bulles en fureur est un véritable outil éducatif qui permet aux jeunes de se familiariser tout au long de l'année avec la lecture et l'écriture. La bande dessinée devient un support d'action éducative, stimulant la création, l'imagination et l'échange. L'événement favorise l'accès à la culture, l'éducation à l'image et contribue à la prévention et à la lutte contre l'illettrisme. Les thématiques abordées dans les BD sont utilisées par les équipes éducatives pour travailler avec les jeunes sur des questions essentielles telles que la relation aux autres, le rapport à la loi, la santé ou encore la citoyenneté.

Les lauréats 2024

Cette année, les jeunes participants ont été invités à lire et à voter pour leurs bandes dessinées favorites. Les lauréats de cette 32e édition sont :

• Catégorie Pré-Ados : « Elliot au collège » par Théo Grosjean
• Catégorie Ados : « Le Cœur en braille » par Joris Chamblain

Le prix « Jeunes créateurs »

Le prix Jeunes créateurs offre aux mineurs pris en charge par la protection judiciaire de la jeunesse l'opportunité de réaliser des œuvres originales en lien avec les bandes dessinées sélectionnées. Ces créations peuvent être de nature diverse :

• Œuvres écrites : BD, poèmes, histoires illustrées...
• Œuvres d'arts plastiques : calligraphie, sculptures, photographies...
• Œuvres numériques : vidéos, montages multimédias...

Pour l'édition 2024, douze établissements et services ont présenté des œuvres. Un jury, composé de personnalités du monde de la bande dessinée et de l'image, de professionnels des ministères de la Justice et de la Culture, ainsi que de représentants de la ville d'Angoulême, a évalué chaque œuvre selon plusieurs critères : cohérence du lien avec la bande dessinée, esthétique, originalité, créativité et intérêt.

Une journée riche en découvertes et en échanges qui a été un moment fort pour les jeunes participants.

Le premier prix a récompensé l’équipe du quartier pour mineurs de l’établissement pénitentiaire d’Angoulême pris en charge par la direction Sud-Ouest de la protection judiciaire de la jeunesse.

Béatrice Olery, éducatrice au sein du quartier mineurs d’Angoulême :

« L’idée de participer à « Bulles en fureur » est née de l’activité BD que nous avions mis en place en cours d’année 2024.

À la genèse, ce sont 10 jeunes qui ont débuté ce projet, et 3 qui ont participé à l’ensemble des séances. Il aura fallu 5 séances de 2 h pour concrétiser le projet, les deux planches intitulées « Yusra, nageuse au sang-froid » et « Fuir pour un monde meilleur ».

Les mineurs avaient au préalable lu la majorité des ouvrages de la sélection dans le cadre de l’atelier bibliothèque, animé chaque vendredi au quartier mineurs par l’équipe éducative.

Ils ont unanimement choisi l’ouvrage « Nées rebelles » et particulièrement l’histoire de Yusra et sa sœur. Le parcours de ces deux jeunes sœurs syriennes, qui ont relativement le même âge qu’eux, a fait résonnance.

Au début, l’atelier avait pour une majorité des mineurs l’objectif de sortir de la cellule. Au-delà de « l’occupation », cette activité est devenue un « rituel » très attendu et repéré dans leur emploi du temps. Les jeunes se sont pris au jeu, ont apprécié ces temps de création, de découverte du matériel de dessinateur, sous l’impulsion de l’auteure de bandes dessinées Janis Do.

D’ailleurs, Janis a tenu à préciser l’investissement, le sérieux et la prouesse de chaque participant, pour réussir à finir le travail engagé par un autre sur une vignette, tout en respectant l’idée initiale de ce dernier (dessin, choix de la palette de couleur). Il semblerait que même chez les dessinateurs, ce ne soit pas chose facile !

Au-delà de la participation à « Bulles en fureur », les mineurs ont eu à cœur de réaliser ces œuvres, leurs œuvres et ont montré un investissement, une concentration sans faille. L’obtention du prix jeune créateur décerné par un jury éloigné de leur quotidien participe à la valorisation, à l’estime de soi permettant de se percevoir autrement et d’ouvrir les possibles.

Les mineurs ont par la suite vécu cette journée par l’intermédiaire des récits de S., qui a pu bénéficier d’une permission de sortir et a ainsi pu représenter le QM lors de la manifestation.