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L'hôtel de Bourvallais

Résidence des chanceliers puis des gardes des Sceaux, l’hôtel de Bourvallais est aujourd’hui le siège du ministère de la Justice.

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Genèse

Depuis 1718, la chancellerie occupe les numéros 11 et 13 de la place Vendôme, au cœur de Paris.

L’histoire de ce bâtiment est intimement liée à l’histoire de cette place.

En 1685, la famille de Vendôme cède à Louis XIV toutes ses propriétés situées au nord de la rue Saint-Honoré. François Michel Le Tellier de Louvois, surintendant des bâtiments, et Jules Hardouin-Mansart, premier architecte, imaginent un projet grandiose : réaliser, à cet emplacement, la plus grande place jamais dédiée à la gloire du roi. Faute de budget, ce projet est abandonné et les terrains sont revendus.

En 1699, le maître des requêtes Joseph-Guillaume de Vieuxville fait construire un hôtel particulier au numéro 13 de la place Vendôme. Cet édifice passe ensuite aux mains de plusieurs financiers dont Paul Poisson de Bourvallais, auquel il doit son nom.

En 1715, Poisson de Bourvallais est appréhendé et embastillé, pour détournement de fonds. Il est libéré après la saisie de ses propriétés, dont l’hôtel de Bourvallais.

Le 5 septembre 1718, un arrêt du Conseil du Roi attribue l’hôtel de Bourvallais au chancelier de France. François d’Aguesseau est le premier chancelier à s’y installer.

L’hôtel de Bourvallais à travers l’histoire

Résidence des chanceliers de France tout au long de l’Ancien Régime, l’hôtel de Bourvallais abrite logiquement le ministère de la Justice au moment de sa création, à la Révolution française. Danton y séjourne brièvement en 1792. Au XIXe siècle, l’hôtel de Bourvallais connaît différents réaménagements. Sous le Premier Empire, des travaux de réfection sont entrepris pour redonner son lustre à la résidence du Grand Juge, ministre de la Justice de Napoléon Ier. En 1827, le comte de Peyronnet fait aménager une salle à manger d’apparat. Aujourd’hui, cet espace est une galerie qui porte son nom et relie les différents salons de l’hôtel.

Les aménagements intérieurs sont profondément modifiés pendant le Second Empire. Le faste déployé permet à Napoléon III de donner une image grandiose de la France et de la capitale transformée, dans la perspective de l’exposition universelle de 1855.

L’hôtel de Bourvallais est peu modifié au XXe siècle ; il traverse les deux guerres mondiales sans subir de dégât majeur. Classé au titre des monuments historiques, l’hôtel bénéficie depuis plusieurs années d’un programme de restauration ambitieux.