Les stages de citoyenneté
Une alternative à l’incarcération
Instaurés par la loi du 9 mars 2004, les stages de citoyenneté sont une alternative à l’emprisonnement. Au 1er janvier 2013, 858 personnes suivies par les services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) en milieu ouvert accomplissent un stage de citoyenneté. Parmi elles, 55 sont suivies par la direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Paris
Patrick Madigou, directeur du service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP) de Paris revient sur l’organisation de stages de citoyenneté et leurs bénéfices.
1- Qui est concerné par les stages de citoyenneté au SPIP de Paris ?
« Au SPIP de Paris, un stage de citoyenneté (dénommé Dialogue –Citoyen) est organisépour les condamnés de moins de 25 ans. Développé depuis 2004 en collaboration avec la mairie de Paris, ils concernent généralement les jeunes de 18 à 22 ans condamnés pour des incivilités, dégradations, rebellions, outrages, violences sur personnes dans le cadre de l’exécution des peines de travail d’intérêt général (TIG).
Ces stages, au nombre de 3 dans l’année, durent 5 journées et se déroulent de manière systématique dans une mairie d’arrondissement.
Depuis 2008, il existe un autre type de stage de citoyenneté mis en place pour les condamnés de plus de 25 ans.
Dans cette action, les personnes condamnées à un TIG, à un sursis avec mise à l’épreuve ou qui doivent effectuer un stage de citoyenneté dans le cadre d’alternative aux poursuites, assistent à un stage de citoyenneté de 7 jours (5 jours sur la citoyenneté et 2 jours d’interventions assurées par la protection civile de Paris dans le cadre de la formation «prévention et secours civiques niveau 1»).
Quatre sessions sont organisées par année se déroulent dans différents endroits à Paris (mairies, musée, etc.)
C’est l’association ABC insertion qui animent ces stages de citoyenneté en partenariat avec le SPIP de Paris »
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2- Comment se déroulent ces stages de citoyenneté ?
« Ces stages proposent aux participants des rencontres successives avec différents représentants institutionnels (des élus de la République, des représentants de la préfecture, de la Police et de la Justice), diverses associations (aide aux victimes et accès au droit) et sont organisés, plus précisément, autour de 4 objectifs :
clarifier les notions et les principes fondamentaux liés à l’histoire, l’organisation et le fonctionnement des institutions françaises ;
susciter une réflexion individuelle et des échanges autour de problématiques sur la loi dans la vie quotidienne, le civisme, l’acceptation des différences et les valeurs communes partagées dans la République française;
travailler sur des idées reçues à l’origine souvent de phénomènes d’incompréhension et de discriminations (par exemple sur l’image de la femme) ;
favoriser l’émergence d’un engagement citoyen (informations civiques sur les différentes élections, rôle des institutions).
Des visites sont également prévues dans les institutions républicaines (Hôtel de ville, Assemblée nationale, musée du Louvre) ».
3- Quels sont les impacts de ces stages sur les personnes condamnées ?
« Les objectifs de ces actions doivent permettre aux participants de réfléchir aux
conséquences de leur comportement ou de leurs actes délictueux, de les sensibiliser aux risques encourus sur le plan civil et pénal, de les responsabiliser dans leur rôle de citoyen, et de leur faire prendre conscience de leurs droits mais également des obligations qu’implique la vie en société.
Je pense que ces actions menées, avec l’aide des institutions partenaires mais aussi avec la société civile, permettent aux participants de réfléchir et de se repositionner dans leur rôle de citoyen autour de leurs droits et devoirs ».
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