L’enseignement pour les personnes détenues
Le Directeur de l’administration pénitentiaire, Henri Masse, et le Directeur général de l’enseignement scolaire, Jean-Michel Blanquer, ont signé, le 8 décembre 2011, les nouveaux textes (convention et circulaire), organisant et renforçant le partenariat entre les deux administrations.
Ce partenariat permet d’accorder une plus grande place aux publics prioritaires (illettrés, mineurs déscolarisés) tout en définissant le rôle de chacun des acteurs et des moyens qui y contribuent.
Jean-Pierre Laurent, professeur agrégé de philosophie et responsable de l'enseignement à l'administration pénitentiaire revient sur le bilan de 2011 et les projets de 2012 autour de l'enseignement.

1. Quelles actions pédagogiques ont été conduites en 2011 auprès des personnes détenues et quel est leur bilan ?
Sur l’année scolaire 2010-2011, 48 478 personnes détenues ont été scolarisées. Parmi elles, 5 836 adultes et 483 mineurs ont été candidats à un examen de l’Éducation nationale (du certificat de formation générale jusqu’à des diplômes de niveau universitaire). 4 372 adultes et 369 mineurs ont été reçus, soit un taux de réussite de près de 75 %.
D’autres validations sont également obtenues par les personnes détenues. Il s’agit des diplômes attestant de la maîtrise de la langue française (le DILF et le DELF) pour les personnes non-francophones à leur entrée en détention, des diplômes attestant un niveau de maîtrise de l’informatique (B2i) ou des attestations de sécurité routière et le code de la route.
A la rentrée scolaire 2011, 700 enseignants « équivalents temps plein » assuraient les cours en établissement pénitentiaire.
2. Quelles actions avez-vous mené en 2011 en faveur des mineurs détenus ?
Malgré le temps d’incarcération très court pour la majorité d’entre eux (le temps moyen d’incarcération des mineurs en 2010 était inférieur à 3 mois en QM comme en EPM), plus de 90% des mineurs détenus, sur une année ont participé aux activités scolaires pour un temps moyen de l’ordre de 14 heures hebdomadaires.
14% de l’encadrement total des services d’enseignement est consacré aux mineurs qui représentent environ 1,1% de la population écrouée.
A leur arrivée, tous les mineurs doivent rencontrer le service d’enseignement pour un bilan pédagogique et les activités scolaires doivent constituer la part la plus importante de leurs activités.
3. Quels autres axes de travail comptez-vous développer en 2012 en application des nouvelles orientations ?
Nous allons mettre en place deux grands axes de travail :
- Une pratique systématique en quartier pour mineur ou en établissement pour mineurs de propositions de parcours de formations individualisés fondés sur un bilan pédagogique. Un accompagnement est prévu à l’issue la détention en lien avec les familles et les services partenaires afin d’inciter le mineur a poursuivre une formation.
- Une aide pour les personnes détenues en très grandes difficultés (illettrés ou non francophones) doit être mise en place conformément à l’article 27 de la loi pénitentiaire de 2009. L’objectif en 2012, est de consolider le fonctionnement du pré-repérage de l’illettrisme. Les personnes signalées en difficulté à l’oral et/ou en lecture par le personnel pénitentiaire, devront ensuite être reçues par les enseignants pour un bilan approfondi débouchant sur une offre de formation pertinente.
L’objectif est de parvenir à la formation d’une personne sur deux dans le public concerné.
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