Un moment clé : la conférence de consensus des 14 et 15 février
Jeudi 14 et vendredi 15 février ont eu lieu les auditions des experts interrogés par le jury de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive, devant un public de 2.300 personnes.
Le juryde 20 personnalités, présidé par Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, a auditionné une vingtaine d'experts sur deux jours, avant de se réunir à huis clos pendant le week-end. Ces deux journées, ouvertes par Christiane Taubira, garde des sceaux, ministre de la justice, ont ainsi permis au jury de bénéficier de la diversité des regards apportés par de nombreux chercheurs, universitaires, professionnels de la justice et du droit, psychiatres, victimes et détenus.
La force d’une telle conférence tient notamment dans la diversité des personnes auditionnées ou présentes dans la salle, permettant au thème de la récidive d’être repensé autrement, dans une démarche de rassemblement de professionnels et de représentants de la société civile et des citoyens.
Pour Nicole Maestracci, présidente du comité d'organisationde la conférence, ces auditions publiques étaient ainsi l'occasion de « donner à voir la complexité des choses ». Selon la magistrate, la méthode choisie de la conférence de consensus est « un pari sur l'intelligence collective et la capacité de gens aux cultures professionnelles différentes de se mettre d'accord ».
Sur le fond, nombre d'experts ont souligné que l'emprisonnement ne devrait pas nécessairement être la peine de principe, et qu'elle ne constitue pas la réponse la mieux adaptée à toutes les situations. Repenser la place de la probation, élargir les possibilités de libération conditionnelle, travailler sur la désistance (processus amenant la personne condamnée à abandonner l' « agir » criminel), réfléchir au rôle des associations et à la place des victimes : autant de questions abordées lors de deux journées intenses.
"Toute reproduction, réédition ou redistribution totale ou partielle des photographies de cet album, par quelque moyen que ce soit, sans autorisation préalable et écrite de ses auteurs est interdite"