L'apprentissage de la citoyenneté dans le Vaucluse

Stages de citoyenneté et de formation civique

Les Unités éducatives de milieu ouvert (UEMO) d’Avignon et de Carpentras ont organisé, pendant les vacances de Noël, un stage de citoyenneté et un stage de formation civique pour les mineurs dont elles ont la charge.

Visite de la caserne de pompiers de Carpentras en présence de H. POULAIN, directeur de l'UEMO, de B. CHANAL, responsable de l'unité de Carpentras, de C. DUTERNE, éducatrice et de L. POULLARD, éducateur stagiaire.

Pendant plusieurs jours, les ateliers vont s’enchaîner pour les mineurs qui participent au stage de formation civique ou au stage de citoyenneté organisés par les UEMO d’Avignon et de Carpentras : santé, sécurité, prévention des violences… En moins d’une semaine, les adolescents auront rencontré nombre de spécialistes passionnés et découvert des univers professionnels méconnus à l’image de la visite des casernes de pompiers du Thor et de Carpentras.

Comme l’explique Hervé POULAIN, directeur du Service territorial éducatif de milieu ouvert (STEMO) d’Avignon, « le public accueilli dans nos services manque de repères. Certaines règles ou principes de base de la vie en société sont largement méconnus. D’où l’intérêt majeur que représentent ces stages. Organisés en sessions collectives pour 6 à 8 jeunes, ils nous permettent d’aborder des thèmes clés. J’y suis particulièrement attaché ».

Trois unités, une même pratique

Une bonne pratique qui est mise en place dans les trois unités rattachées au STEMO poursuit le directeur. « En janvier, l’arrivée d’un éducateur à Cavaillon nous permettra d’augmenter nos capacités d’accueil pour atteindre 32 jeunes par an, comme sur les unités de Carpentras et d’Avignon. C’est une chance de travailler avec des professionnels de très grande qualité, qui se sentent particulièrement investis dans leurs fonctions. Ainsi, nous avons la garantie que chaque session a été préparée en amont, que son contenu et les intervenants ont été sélectionnés avec soin ».

Propos que confirme Nadia MERAKECHI, éducatrice à l’UEMO d’Avignon. « Tout l’enjeu est de choisir les bons intervenants, sur les bons thèmes. Bien sûr, il nous faut des spécialistes, mais ils doivent également avoir l’intuition de ce qui va capter l’attention des jeunes. Il nous faut trouver le bon contenu, le bon angle afin que notre discours, marqué symboliquement comme pédagogique et institutionnel, soit pleinement  reçu. C’est pourquoi nous utilisons beaucoup d’exemple, des situations concrètes, nous parlons un langage de vérité ».

Atelier santé avec M. TORLONE, infirmière et N. MERAKECHI, éducatrice chargée de l'organisation des stages.

Le déroulement du stage

Quel que soit le stage, la procédure est identique. Les parents et le mineur sont d’abord reçus par un éducateur, qui leur explique les contraintes du dispositif. Qu’il constitue une alternative aux poursuites (stage de citoyenneté), une sanction éducative (stage de formation civique) ou une peine, le cadre posé par le STEMO doit impérativement être respecté.

L'adolescent participe ensuite à la session organisée sur trois ou quatre jours, avant un nouvel entretien qui dresse, en présence de la famille, un bilan de sa participation au stage. Ce bilan, détaillé par atelier, est ensuite adressé au magistrat.

Poursuite de la visite de la caserne de Carpentras.

« Répondre à un authentique besoin du jeune »

« Nous répondons à l’injonction du tribunal, mais également à un authentique besoin du jeune. Chaque demi-journée est conçue pour être la plus utile et la plus porteuse possible. Tous les thèmes, pris isolément, sont légitimes. Mais nous cherchons à aller plus loin, à donner du sens à la mesure et à tisser un lien entre les activités. Nous tentons de faire comprendre aux jeunes que conduire en sécurité constitue un outil d’insertion, que les connaissances de base en hygiène et santé sont indispensables en termes de prévention et de culture générale, que le respect de la règle et de l’autre facilitent les rapports sociaux en même temps qu’ils ouvrent des possibilités professionnelles… Ainsi, toutes les interventions, malgré leur diversité, poursuivent le même objectif : doter le mineur des meilleures chances de rejoindre rapidement les dispositifs de droit commun. C’est la raison pour laquelle les stages sont programmés pendant les vacances : nous ne devons pas interrompre la scolarité ou un éventuel apprentissage », poursuit Hervé POULAIN.

Poursuite de la visite de la caserne de Carpentras.

De bons résultats

Le but est atteint. Les adolescents progressent. Leurs certitudes et leurs représentations sont bousculées comme l’admet Omar, 17 ans. « Il est facile de poser une question, de se faire expliquer quelque chose. On n’a pas peur de se tromper, du rire de l’autre. Parfois, on a du mal à croire ce que les intervenants expliquent, mais c’est vrai ». Comme les autres intervenants, Mireille TORLONNE, infirmière, et Oualid ABDELAADIM, éducateur stagiaire, sont en effet particulièrement vigilants à ce que les contenus de leur atelier santé soient accessibles et la parole équitablement répartie.

A Carpentras, même philosophie pour Cindy DUTERNE, éducatrice en charge du montage des stages de citoyenneté. « Chacun doit pouvoir retenir l’essentiel de ce qui a été dit. Si l’ambiance est décontractée, le travail est réel : les jeunes écrivent les mots techniques, répondent aux interrogations de l’animateur, impossible pour eux de rester passifs. C’est un travail considérable de renouveler les sessions, de chercher à toujours les améliorer. Mais quelle satisfaction quand on note un changement des comportements », résume Brigitte CHANAL, responsable de l’unité éducative.

La prochaine session est prévue pour février dans chacune des unités.