La DPJJ et l'Europe
A l’occasion de la journée de l’Europe, focus sur des actions mises en place par la direction de la protection judiciaire de la jeunesse en faveur de la sensibilisation des jeunes pris en charge et des professionnels à l’aventure de la construction européenne.
Une formation ouverte sur l’Europe
Chaque année, les directeurs stagiaires en deuxième année de formation statutaire à l’Ecole nationale de protection judiciaire de la jeunesse (ENPJJ) effectuent un stage de deux semaines dans une institution d’un pays de l’Union européenne, en charge de la jeunesse difficile ou en difficulté. Cela s’inscrit dans une perspective de droit comparé. A l’intérêt éducatif de cette démarche se rajoute l’aventure, formative, d’avoir à en rendre compte. En 2015, les 14 directeurs de la 23ème promotion, partis dans 9 pays, ont témoigné de l’utilité de cette expérience. L’occasion de mieux comprendre le contexte d’intervention des cadres de la protection judiciaire de la jeunesse, dans sa complexité comme dans sa riche histoire institutionnelle. Tous aspirent à puiser dans ces rencontres de nouvelles voies d’action et d’organisation pour les services.
Échanger sur les pratiques
Des journées européennes thématiques permettent de comparer les modes de prise en charge développés en Europe. La direction inter-régionale de la protection judiciaire de la jeunesse Grand-Ouest a notamment organisé, en juin 2015, à Rennes, deux journées réunissant des personnels des secteurs public et associatif habilité de la protection judiciaire de la jeunesse et des magistrats pour échanger sur la prise en charge éducative des enfants et des adolescents en conflit avec la loi en Europe. Onze professionnels venus d’Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique, d’Irlande et d’Espagne ont présenté les méthodes d’accompagnement des jeunes mises en place dans leur pays. Au programme : un temps consacré à la justice restaurative, la présentation d’expériences étrangères sur l’évaluation, sur la place du parquet ou encore sur les alternatives à la détention.
Pour favoriser le partage de bonnes pratiques, la direction de la protection judiciaire de la jeunesse est également engagée auprès de auprès de l'Observatoire international de justice juvénile (OIJJ) pour un projet portant sur la prévention de la radicalisation des mineurs en détention. Ce dernier a été retenu par la Commission européenne dans la cadre d’un appel à projets portant sur la problématique de la radicalisation. Les travaux doivent débuter en mai 2016 pour une durée de deux ans. Objectifs ? Échanger sur les pratiques européennes concernant la lutte contre la radicalisation des mineurs et former le personnel judicaire (magistrats, procureurs, greffiers, avocats, officiers de probation, médiateurs, travailleurs sociaux) sur les réponses à apporter. Des visites d’étude thématiques seront organisées sur les pratiques établies en Belgique, en Allemagne et aux Pays-Bas. Cela devrait aboutir à la rédaction d'un manuel destiné aux professionnels de la justice pénale synthétisant les différentes réponses possibles au problème de la radicalisation des mineurs dans le cadre de la détention et des alternatives à la détention. Chaque partenaire devra par la suite faire traduire ce manuel et prévoir une journée de formation des professionnels de justice dans son Etat, les fonds étant apportés par l'OIJJ.
Découvrir les institutions européennes
En mai 2015, un groupe de jeunes et de professionnels de la PJJ des Yvelines et des membres de deux clubs de prévention se sont rendus à Bruxelles pour visiter le parlement européen. Ils avaient déjà visité le parlement européen de Strasbourg en juin 2013. Ils ont ainsi pu découvrir les missions et les enjeux et cette institution de l’Union européenne qui légifère sur la vie quotidienne de plus de 500 millions de personnes. Cette démarche éducative et citoyenne vise à amener les mineurs à se questionner sur leur propre appartenance identitaire. Elle a également pour but de contribuer à ouvrir des perspectives allant au-delà des frontières de l’hexagone et à signifier à ces jeunes qu’il existe des possibilités de mobilité et d’insertion en Europe.