Le temps de la Contestation
«Nous ne serons pas les flics de la jeunesse» (années 1970)
Au lendemain du mouvement de mai 1968, un vent contestataire souffle en France.


L'enfermement, le contrôle social, les appareils idéologiques d'État, toutes les formes d'aliénation, d'oppression, de limitation des libertés sont vigoureusement critiquées.
L’école, l’armée, l’asile, la justice, la prison… aucune institution n’échappe à des mises en cause radicales. La justice des enfants ne fait pas exception.
Fait nouveau, la dénonciation vient souvent de l’intérieur même des structures. Les travailleurs sociaux s’inspirent des écrits de Karl Marx ou de Michel Foucault pour dénoncer la position d’« agentsdu contrôle social » qu’ils ont dorénavant le sentiment d’incarner.
Ils prennent la plume et au travers de livres, de journaux, et de slogans, vilipendent la répression dans les foyers éducatifs (Éducation surveillée et secteur habilité), expliquant que ce sont essentiellement des lieux de répression, de contrôle et de discipline des classes populaires.
C’est dans ce contexte que les dernières structures fermées sont abandonnées et que de nouvelles formes de prise en charge (milieu ouvert, semi-autonomie, insertion par l’économique) prennent une place prépondérante ouvrant la période contemporaine des années 1980-1990.
CITATION
« …Nous entrons là dans les hautes sphères du savoir, du pédagogisme, du psychologisme et de toutes sortes d’ismes qui font de ces « notables » éducateurs des spécialistes du dressage d’adolescents. Le chantier éducatif les prépare à la vie active c’est-à-dire qu’il se doit être le reflet exact de ce qu’ils pourront connaître comme futurs travailleurs. Le chantier éducatif suivi du foyer éducatif seront les nouvelles casernes de ces jeunes de 14-15 ans jusqu’à leur majorité où ils seront enfin lâchés dans la nature. »
Article dans «Front libertaire» éducateur un flic intelligent, avril 1975, p. 15
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