« Bagnes d’enfants »
Les campagnes médiatiques (1920 - 1937)
Suite à la Grande guerre et à ses conséquences démographiques inquiétantes et une forte dénatalité, la perception de la jeunesse change radicalement dans les années 1920 et 1930.



Les enfants et les adolescents deviennent une promesse pour l'avenir et la reconstruction de la France. Les colonies agricoles pénitentiaires sont alors perçues comme des lieux de la maltraitance et de l'arbitraire.
Ainsi, les révoltes des colons se multiplient et l’opinion publique s’indigne. En 1934, à Belle-Ile-en-Mer, un enfant est envoyé au mitard pour une peccadille, ses camarades se rebellent et tentent de s’enfuir.
Une « chasse à l’enfant » s’organise prestement, les « braves gens » reçoivent une prime pour chaque colon récupéré. Le poète Jacques Prévert présent sur place dénonce les faits, et Alexis Danan, reporter de Paris-Soir, lance une campagne contre les maisons d
Les journalistes utilisent tous les moyens (reportages, romans à succès, chansons, films, et affiches) pour émouvoir le public. Devant la virulence des dénonciations, certains établissements sont fermés autoritairement, mais la réforme d’ensemble reste une déclaration d’intention.e correction, surnommées « bagnes d’enfants ».
CITATION
« Il avait dit ‘‘J’en ai assez de la maison de redressement’’. Et les gardiens à coup de clefs lui avaient brisé les dents. Et puis ils l’avaient laissé étendu sur le ciment. Bandit! Voyou! Voleur! Chenapan! Maintenant il s’est sauvé. Et comme une bête traquée. Il galope dans la nuit. Et tous galopent après lui. Les gendarmes, les touristes, les rentiers, les artistes. Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! C’est la meute des honnêtes gens. Qui fait la chasse à l’enfant ...»
JACQUES PRÉVERT,
chasse à l’enfant, 1934
© ENPJJ - Printemps 2017