Cerner les besoins de l’action éducative
Le contrôleur budgétaire et comptable ministériel a rencontré les professionnels de Seine-Saint-Denis
Le 15 janvier 2016, Arnaud PHELEP, contrôleur budgétaire et comptable ministériel, accompagné par Catherine SULTAN, directrice de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) et Hugues TRANCHANT, adjoint à la directrice, s’est rendu dans plusieurs structures de la PJJ de Seine-Saint-Denis pour mieux connaître les missions de l’institution et saisir les préoccupations des professionnels.
La mission du contrôleur budgétaire et comptable ministériel (CBCM) est double. D’une part, il s’assure que les différentes directions ont bien respecté ce qui a été prévu par la loi de finance, de l’autre, il vérifie que les paiements ont bien été effectués et est le garant de la qualité comptable des opérations. Son rôle est stratégique pour faire coïncider les contraintes de Bercy et les besoins du terrain.
Pour mieux comprendre la palette de prises en charge proposée par la PJJ et le travail des professionnels, Arnaud PHELEP s'est déplacé à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Il y a rencontré les équipes de l’unité éducative de milieu ouvert, de l’unité éducative d’activités de jour et de l’établissement de placement éducatif.
« J’ai rarement vu une telle passion chez les professionnels »
En visitant les ateliers de maintenance informatique et de menuiserie, Arnaud PHELEP a constaté la richesse des activités proposées aux jeunes en faveur de l’insertion socio-professionnelle et a noté la capacité des professionnels à créer des partenariats.
Puis il a interrogé l’équipe de l’UEMO sur son quotidien, ses projets et ses difficultés : « vous traitez de la matière humaine, nos modes d’approche sont différents, il est donc important que je comprenne comment vous fonctionnez concrètement pour que je puisse argumenter et justifier vos besoins ». Les professionnels présents ont précisé qu' « être éducateur c’est une question de temps et d’énergie. Il faut prendre le temps de resituer le jeune dans sa propre histoire et de le faire réfléchir sur son parcours ». Ce rôle essentiel du temps a également été souligné par Catherine SULTAN : « le travail de la PJJ est de faire connaître et reconnaître la place des adolescents suivis et d’expliquer qu’il leur faut un peu plus de temps que les autres pour s’insérer dans la société ».
Ces échanges ont permis au CBCM de mieux comprendre le place centrale du milieu ouvert dans les prises en charge mais aussi l’importance d’un suivi adapté à chaque parcours et renforcé en fonction des besoins. « Il est important d’offrir de la réactivité et de la souplesse il faut des modes de financement souples, des modes de gestion adaptés aux besoins », a rappelé Catherine SULTAN.
La rencontre avec les professionnels du placement a confirmé les impressions très positives d’Arnaud PHELEP quant à l’investissement et au professionnalisme des équipes éducatives. « J’ai rarement vu une telle passion chez les professionnels », a-t-il déclaré.
De plus, la visite de l’UEHC et de l’UEHD lui a permis de découvrir les conditions d’accueil des jeunes placés. Au cours d’un temps d’échanges plus tôt dans la journée, Dominique SIMON, direction inter-régional de la PJJ Ile-de-France/Outre-mer, avait d’ailleurs mis l’accent sur la nécessité de disposer de moyens suffisants pour créer de nouvelles places en hébergement et entretenir les locaux des structures existantes.

Des outils de gestion performants
La question de la complémentarité entre le secteur public et le secteur associatif habilité (SAH) a aussi été largement évoquée. Elle a été illustrée par l’intervention d’Alain DURAND, directeur du service de réparation pénale (SRP) géré par l’association Jean COTXET. Le SRP propose des actions individuelles et collectives (ateliers relatifs aux agressions sexuelles, aux passages à l’acte violents…). Catherine SULTAN a souligné la qualité créative et innovante de ce service en matière de réparation et le dialogue constructif établi avec la PJJ.
Cette discussion a permis à Arnaud PHELEP de bien saisir l’importance de l’action du SAH et son inscription dans les orientations nationales de la PJJ via notamment la charte d’engagements réciproques signées par la DPJJ et les Fédérations associatives le 30 janvier 2015 et ses déclinaisons inter-régionales.« En terme de pilotage, de facturation, de rigueur, la PJJ est performante », a affirmé Catherine SULTAN. Cela est favorisé par des outils de gestion efficaces du SAH tels que la tarification réalisée au niveau inter-régional ou territorial et le contrôle qualité exercé tous les 5 ans par les services d’audit de la PJJ.
Secteur associatif habilité et secteur public offrent une diversité de réponses selon les territoires. Hugues TRANCHANT est revenu sur l’importance d’échanger et de diffuser ces bonnes pratiques via des réunions mensuelles entre les directeurs des politiques éducatives et de l’audit des différentes inter-régions, des conférences territoriales associant les magistrats et les partenaires et la mise en place d’expérimentations dans le cadre de la note d’orientation.
La PJJ a également innové en matière de gestion de ses personnels contractuels. Elle s’est récemment dotée d’une charte dédiée et développe une politique d’accompagnement des contractuels au passage et à la réussite du concours d’éducateur.
