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L’Affaire Caserio ou « Le procès de l’anarchisme »

Publié le 23 juillet 2020 - Mis à jour le 02 mars 2023

Le 24 juin 1894, le Président de la République Sadi Carnot est assassiné à Lyon par l’anarchiste italien Caserio. L’assassinat du chef de l’Etat est un événement qui marque les esprits, le procès qui s’en suit sera celui de l’anarchisme.

Visuel procès historiques ©DR
Visuel procès historiques

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L’assassinat du 24 juin 1894

Sadi Carnot est le petit-fils de Lazare Carnot « Le Grand Carnot », organisateur de la victoire pendant la Révolution française. Il devient président de la République française en 1887 et le restera jusqu’à ce fameux jour de juin 1894.

A l’époque du drame la société française bouillonne  de revendications syndicales et le mouvement anarchiste prend de l'ampleur. En témoigne, la mise en place sous sa présidence des fameuses « lois scélérates » qui visent à restreindre les libertés individuelles et celles de la presse face à ce qui est considéré comme la menace anarchiste.

Sadi Carnot devient de fait, l’une des cibles de cette mouvance. Il a, en effet,  refusé la grâce d’anarchistes célèbres : Ravachol ou Auguste Vaillant.

Le 24 juin 1894, Sadi Carnot est blessé d'un coup de poignard par l'anarchiste italien Sante Geronimo Caserio, alors qu'il quittait la Chambre de commerce de Lyon par une issue secondaire à l'occasion de l'exposition universelle, internationale et coloniale.

Le Président de la République, transporté à la préfecture du Rhône, est touché au foie. Il agonise pendant trois heures jusqu’à sa mort. Sa dépouille est ramenée à Paris pour des funérailles nationales, suivi de son inhumation au Panthéon le 1er juillet 1894 au côté de son illustre grand-père.

L’anarchie sur le banc des accusés

Caserio est arrêté le jour de l’assassinat.  Commencée le jour même sous la direction du juge Benoist, l’instruction se termine le 16 juillet.

Le procès se déroule à la cour d’assises de Lyon les 2 et 3 août 1894. Assisté d’un avocat italien, Maître Alfredo Podreider du barreau de Milan, Caserio est interrogé de 9 heures à 18 heures ce même jour.  Le procès s’achève le lendemain à 13 heures, après l’audition de vingt-six témoins.

Fidèle à son anarchisme, il défend son acte contre les gouvernements oppresseurs qui font usage des fusils et des prisons. Lui et les anarchistes répondent par les poignards et les bombes. Son geste vise à détruire la bourgeoisie et les gouvernements. Il ne demande pas la pitié du jury et ne livre aucun complice. Au cours de son procès il ne renie jamais son geste.

La cour conclut à sa pleine responsabilité.  Il est reconnu coupable et condamné à la peine de mort.

Agé de 20 ans, Caserio est guillotiné le 16 août 1894 à Lyon.

Les répercussions de l’affaire sur la société française

L’anarchisme suscite l'inquiétude de l'opinion publique. A la suite de cet assassinat, des actes de violences sont commis  de la part des Français envers les Italiens.

Le 28 juillet 1894, la chambre des députés adopte la troisième et plus marquante des « lois scélérates ». Interdisant tout type de communication aux anarchistes, elle contribue à l’épuisement du mouvement.

Le Gallois Sullivan
M2/ Etudes politiques