Nouvelle carrière pour Bruno Cotte
Le 31 janvier 2008, Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères, en présence de Simone Veil, ancien ministre d'Etat, et de plusieurs hauts magistrats, rendait hommage à Bruno Cotte, président de la chambre criminelle de la Cour de cassation, élu au poste de juge à la Cour pénale internationale (CPI). Le ministère des affaires étrangères, dont l'administration a joué un rôle déterminant dans le processus de cette élection, organisait en effet une réception en son honneur.
79 voix au premier tour
Dès le départ de cette aventure, Michèle Dubrocard, magistrat, conseillère juridique à l'ambassade de France aux Pays-Bas, est convaincue que Bruno Cotte est le bon candidat et l'introduit devant les différentes institutions juridiques de La Haye. Sylvie Pantz lui emboîte le pas. Magistrat, conseillère auprès de Bernard Kouchner chargée des affaires juridiques internationales et droits de l'homme, joue, à son tour, les bons génies. Soutenue par sa hiérarchie, elle propose à Bruno Cotte de l'accompagner à New York pour l'aider dans le processus de son élection avec un défi à relever : une élection au 1er tour. Pari difficile si l'on se penche sur les précédents résultats mais pari gagné, puisque c'est avec 79 voix sur 105 que Bruno Cotte devient juge à la cour pénale internationale.
Une assemblée de proches et d'européens
Pour saluer cette brillante élection, Bernard Kouchner organisait le 31 janvier une réception en son honneur, en présence de Simone Veil, ministre d'Etat, particulièrement concernée en sa qualité de Présidente du Conseil de direction du "Fonds d'affectation spéciale au profit des victimes" des crimes relevant de la compétence de la cour pénale internationale, hautes fonctions auxquelles elle a été élue en septembre 2003. Le Garde des Sceaux Rachida Dati, retenue au Sénat, était représentée par Stéphane Noël, directeur adjoint du cabinet.
Dans l'assistance, sont présents Jean-Marie Huet, directeur des affaires criminelles et des grâces, Elisabeth Pelsez et Pierre Boussaroque, conseillers du Garde des Sceaux, les chefs de la Cour de cassation, de la cour d'appel et du tribunal de grande instance de Paris, Christian Charrière-Bournazel, Bâtonnier du Barreau de Paris, des représentants de Matignon, de l'Elysée, des ministères de la défense et de l'intérieur, Guy Canivet, membre du Conseil Constitutionnel, Fondateur et Président de l'Association des présidents des cours suprêmes judiciaires de l'Union européenne, ainsi que des membres de la famille de Bruno Cotte.
Dans l'élogieux discours de Bernard Kouchner lu par Gérard Errera, Secrétaire général du ministère des affaires étrangères et européennes, l'accent est mis sur l'importance de cette élection au sein d'une « jeune institution qui a vocation à la pérennité et dans laquelle la France place beaucoup d'espoir (...) qui suppose, postule ou anticipe la formation d'un 'ordre public international' ». Il conclut : « A La Haye, cher Bruno Cotte, c'est une certaine idée de la justice, une certaine idée de l'humanité, une certaine idée de la France que vous incarnerez. Elles ne pouvaient trouver meilleur porte flambeau. »
Hommage et remerciements de l'intéressé
Quand il prend la parole, Bruno Cotte, tout en humour et en reconnaissance, évoque l'honneur qui lui est donné de représenter la Justice française au sein de cette prestigieuse institution. Il salue son épouse pour sa patience et son soutien constant, les magistrats et fonctionnaires français officiant dans les juridictions internationales parmi lesquels Bruno Cathala, greffier de la CPI, les « bonnes fées » ayant activement participé à son élection, dont Edwige Belliard du MAE, Michèle Dubrocard, Sylvie Bermann, directeur des Nations-Unies et des organisations internationales au MAE et Brigitte Collet, Directeur de cabinet de Rama Yade, Secrétaire d'état aux droits de l'homme, et enfin les affaires étrangères « ce monde de diplomates qui m'a accueilli alors qu'il ne me connaissait en rien », Elisabeth Pelsez et Pierre Boussaroque. 
Après un hommage appuyé à Sylvie Pantz, « impressionné par sa vitalité (...) son enthousiasme, sa détermination, son efficacité ; si l'on veut d'une Justice qui bouge, il faut se tourner vers Sylvie Pantz : elle ne regarde pas dans son rétroviseur, croyez-moi ! », l'impétrant conclut : « la charge est lourde et les responsabilités importantes, mais je ferai tout pour être à la hauteur ».
Hommage et remerciements à l'intéressé
Si les absents -et des plus prestigieux- évoquent ses indéniables qualités personnelles et professionnelles, dans le salon des oiseaux du MAE, l'éloge se poursuit. Selon Jacques Degrandi, président du TGI de Paris, il est « un des magistrats les plus grands que j'ai eu à rencontrer. D'une modestie exemplaire par rapport à ses compétences professionnelles extraordinaires. Tous ceux qui l'ont approché ont été absolument impressionnés par ses capacités professionnelles qui n'affectent en rien un ego quasiment sous-dimensionné. Quand on est un jeune magistrat, c'est un maître idéal ». Philippe Texier, son collègue de promotion, lui aussi à la Cour de cassation : « Partout où il est passé, il était le plus jeune : le plus jeune DACG, le plus jeune président de chambre criminelle, le plus jeune juge à la cour pénale internationale ».
Après 40 ans de carrière, souhaitons à ce jeune juge, unanimement reconnu par tous, de relever ce nouveau défi !